Implanter les équipements et services de manière stratégique
2 axes et 8 stratégies
La stratégie de développement territorial a pour objectif un renforcement de l’accès aux équipements et services. Cet objectif peut être atteint par la hiérarchisation de l’offre, selon les types de centralités, en tenant compte des 3 paramètres suivants :
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Proximité et accessibilité des infrastructures : chacun doit bénéficier d’un accès aux équipements et services nécessaires qui soit adapté selon la fréquence d’utilisation.
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Un potentiel d’utilisateurs important : les équipement et services ne sont réalisables que si suffisamment d’utilisateurs sont présents pour constituer la demande nécessaire à assurer leur viabilité. Inversement, la stratégie de densification des centralités permet de soutenir les équipements et services qui s’y trouvent.
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Optimiser la structure des installations existantes : la présence d’équipements et de services est déterminante pour orienter la stratégie de densification.
Dans cette optique, la stratégie se décline autour de 3 principes.
1. Une offre adaptée à la hiérarchie des centralités
Le niveau et le type d’offre varieront donc selon les réalités territoriales :
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Dans les centres urbains, les équipements et services du quotidien sont disponibles dans tous les quartiers. La Ville dispose d’une gamme complète d’équipements et services répondant aux besoins périodiques. Quant aux infrastructures exceptionnelles à vocation suprarégionale, l’accent est mis sur leur accessibilité multimodale.
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Dans les petites centralités au sein des corridors multimodaux, le potentiel d’utilisateurs permet le développement d’infrastructures de haute qualité, de manière complémentaire à l’offre présente dans les centres urbains. Les centres, ainsi mis en réseau par des transports en commun qualitatifs et une accessibilité par les modes actifs, disposent d’une gamme complémentaire de services et d’équipements assurant une réponse aux besoins périodiques en partageant leur utilisation.
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Les noyaux villageois hors des corridors multimodaux disposent de services du quotidien, implantés dans les centres des villages et accessibles à pied et à vélo.
2. Des synergies supracommunales à mettre en place
Au vu des besoins identifiés en termes d’équipements et de services, une réflexion et une structure opérationnelle à l’échelle supracommunale doit permettre des synergies et la mutualisation d’une série de services ou infrastructures :
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Accueil et services aux seniors, petite enfance, équipements scolaires, soins de santé, infrastructures sportives ou culturelles...
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Partage de matériel, centrale d’achats, mutualisation des compétences, mise en place d’une plateforme d’accompagnement pour développer les projets supracommunaux...
Le développement de la connectivité et de l’usage du numérique au sein d’une stratégie « territoire intelligent *» permettra également d’optimiser la gestion et la mutualisation des équipements et infrastructures.
3. L’orientation des développements commerciaux
Les effets secondaires indésirables du commerce de détail à grande échelle, le long des grands axes hors
des centralités sont nombreux : dépendance à la voiture, congestion, fragmentation des espaces ouverts,
dégradation des paysages, grignotage des terres agricoles, concurrence pour le commerce des centres...
A contrario, le renforcement du commerce dans les centralités permet l’amélioration de la qualité de
vie et le recours à une mobilité durable.
La croissance du commerce de détail (biens de première nécessité, alimentation, vêtements) en dehors des centres doit s’arrêter progressivement. Seuls les commerces nécessitant beaucoup d’espace, un transport lourd de marchandises et un accès indispensable en voiture se justifient hors des centres.
Une restructuration à long terme des zonings commerciaux périphériques doit être envisagée, selon les conditions suivantes :
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Améliorer la performance et la durabilité de ces infrastructures
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Ne pas constituer une offre concurrentielle à celle des commerces présents dans les centres à proximité (notamment les commerces du quotidien)
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Améliorer les conditions d’accessibilité en transports en commun et par les modes actifs (marche, vélo)
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Améliorer l’intégration paysagère des abords et des espaces de stationnement
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Améliorer l’intégration « sociale » de ces espaces dans leur environnement direct et favoriser l’échange de services avec les populations riveraines
*Un territoire intelligent est un écosystème de parties prenantes (gouvernements, citoyens, entreprises multinationales et locales, associations, ONGs, universités, institutions) sur un territoire donné, engagé dans un processus de transition durable tout en utilisant les technologies comme facilitateur pour atteindre ces objectifs de durabilité et mener à bien les actions qui y sont liées.